Festival chéries-chéris

Un détour historique avec un documentaire français oublié des années 70, un retour de flamme merveilleux de Jack Smith, des productions camp made in Berlin et une déambulation porno-champêtre américaine… à partir du samedi 8 octobre au festival chéries-chéris.

http://cheries-cheris.com/selection.html

Samedi 8, 17h30

Apparence féminine de Richard Rein (France, 1979, 1h20)

A travers l’histoire singulière d’une femme trans, ce documentaire donne à voir ce que pouvait être dans les années 70 le vécu de la transidentité. Dominique raconte avec finesse et assurance, son parcours, son corps, ses goûts mais aussi le sexisme et plus globalement son insertion sociale. Ce film, dont une copie vient d’être retrouvée, n’a pas été montré depuis trente ans.

Samedi 8, 19h45

Community Action Center de A.K. Burns et A.L. Steiner (Etats-Unis, 2010, 69mins)

Une joyeuse orgie à la gouache, du play-percing esthétisé, un transboy pissant dans l’herbe au bord d’une rivière, une scène porno d’étrangeté poillue : tout à coup la queer theory se transforme en images enchantées ! Une dizaine de séquences expérimentales et poétiques explorent les limites de la pornographie, du féminisme et de l’identité sexuelle, sur les musiques de Chicks on Speed, Electrelane, Lesbians on Ecstasy…

Vendredi 14, 17h

Jack Smith réinventé

L´esprit camp réinterprété par une nouvelle génération d´artistes qui prolongent avec délice le fil coloré des films de Jack Smith (1932-1989). Une sélection de courts-métrages produits en 2009 par l´Arsenal dans le cadre du festival Jack Smith Live Film ! à Berlin.

Charming for the Revolution de Pauline Boudry & Renate Lorenz (Allemagne, 2009, 10mins)

Une proposition politico-dandysque et féministe de Jack Smith quand il déclamait : « O Maria Montez, give socialist answers to a rented world! ». Avec Werner Hirsch.

Little White Cloud That Cried de Guy Maddin (Canada-Allemagne, 2009, 13mins)

Un crooner inconnu, une sublime femme trans déboulant nue sur la plage, le soleil et le vent : les vacances à la mer qu´on n’a pas eues en famille, Guy Maddin nous les offre en cut-up polychromique version coquine.

Osmosis of the Unicorn d’Isabell Spengler (Allemagne, 2009, 10mins)

Il était une fois une jeune fille poilue vêtue de blanc s´en allant de par les bois. C’est alors que lui apparait une ravissante licorne blanche. La parodie, les fleurs, les textures de dentelles, la liberté sexuelle, tout renvoie ici à l’univers théâtral et joyeux de Jack Smith.

Flaming Creatures de Jack Smith (Etats-Unis, 1963, 45mins)

Film culte du cinéma underground camp américain, interdit à sa sortie pour obscénité, Jack Smith met en scène avec humour divas en costumes orientaux et autres corps hors normes dansant, tombant et faisant l’amour, renvoyant ainsi à l’artifice et à la décadence d’un Hollywood révolu.

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